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Selon une étude réalisée par Ross Albert B. et al en 2020, depuis quelques années, le gluten est un sujet qui est devenu très important pour les médecins car il est associé à un large éventail de maladies. On parle généralement de trois maladies liées au gluten : 

  •   L’entéropathie ou plus connue sous le nom de maladie cœliaque sensible au gluten (MC)
  •   La sensibilité au gluten non cœliaque (SGNC) ou intolérance au gluten
  •   L’allergie au blé, l’ataxie au gluten et la dermatite herpétiforme (DH)

En 2018 dans le monde, environ une personne sur 100 est diagnostiquée avec la maladie cœliaque (MC) et près de 6% a une sensibilité au gluten non cœliaque (SGNC). Les chiffres d’aujourd’hui sont bien plus élevés. En effet, certains diététiciens révèlent 1 à 3 nouveaux cas par jours, soit près de 15 nouveaux cas par semaine dans les grands hôpitaux.

D’où viennent les problèmes associés au gluten? 

D’après Carin Andrén Aronsoon (2016), il est encore difficile de savoir pourquoi la maladie cœliaque ou la sensibilité au gluten non cœliaque sont apparues. Cependant, plusieurs recherches ont été effectuées dans le monde entier, et ont toutes rejoint des idées communes. Les problèmes liés au gluten pourraient venir de l’enfance, dès l’allaitement ou au moment de l’introduction du gluten dans l’alimentation d’un bébé.

Par ailleurs, ils peuvent venir des habitudes alimentaires de chacun ou de l’origine géographique. Une étude par l’université de Lund de Suède (2016) a été faite sur des enfants. Les résultats sont clairs : les enfants avec une consommation quotidienne de gluten de plus de cinq grammes jusqu’à l’âge de deux ans, ont deux fois plus de risques de développer une maladie cœliaque que ceux qui en consomment moins. D’autres résultats de la même étude concluent que les enfants qui ont la maladie cœliaque consomment bien plus de gluten que les autres.  

Il pourrait également y avoir un lien génétique : 5 à 10% des personnes ayant la maladie cœliaque ont des personnes dans leur famille qui ont la même maladie. L’incidence augmente d’ailleurs avec 1 personne sur 10 par famille ayant déjà été diagnostiquée cœliaque.  

La maladie coeliaque, qu’est ce-c’est? 

D’où vient la maladie coeliaque?

Après la Seconde guerre mondiale, une étude a été faite auprès de 10 enfants atteints d’une maladie intestinale. Quand le gluten a été rajouté à leur alimentation, des symptômes tels que la diarrhée ou la fatigue ont réapparu directement. Cependant, ils ont également intégré l’amidon, mais l’effet n’a pas été probant. C’est ainsi que les médecins en ont déduit que le gluten était responsable de la maladie cœliaque. 

D’après l’Association française des intolérants au gluten (AFDIAG), la maladie cœliaque est « une maladie auto-immune qui affecte la villosité recouvrant l’intestin grêle ». Cette maladie provoque généralement une atrophie villositaire intestinale signifiant « destruction des replis de la muqueuse et du tissu conjonctif de l’intestin grêle ». Ceci entraine une mauvaise absorption des nutriments, plus particulièrement du fer, du calcium et de l’acide folique. 

Voici l’avis de plusieurs chercheurs: 

Mendoza Nicky (2005) indique que la MC se caractérise par des dommages à « médiation immunitaire » sur la muscose jéjunale, causé par la protéine de gluten.

Selon Steven L. Kaplan (2015) , « l’affection céliaques est une maladie auto-immune concernant 1% de la population, sérieusement handicapante et potentiellement grave, synonyme de détérioration intestinale, entrainant des troubles de la digestion. »

Mayer Chaves Araújo, et al (2012) parlent notamment de changements et de modifications des caractéristiques normales de l’intestin grêle. L’atrophie des villosités peut réduire la surface disponible pour l’absorption des nutriments dans l’organisme. 

FRPT- FMCG (2018) signale que le régime sans gluten est généralement fortement conseillé aux personnes souffrant de la MC. Cette maladie serait, d’après eux, une allergie où même une petite quantité de gluten avalée peut engendrer une réponse immunitaire immédiate qui endommage la paroi de l’intestin grêle. Manger du gluten pour les cœliaques pourrait d’ailleurs entraîner des problèmes tels que l’ostéoporose, la stérilité, des lésions nerveuses et des convulsions.

Nous savons également que la MC se caractérise non seulement par une inflammation des tissus de l’intestin grêle, mais aussi par des défauts neurologiques tels que la neuropathie axonale et la cerebellar ataxia (l’ataxia n’est pas une maladie en soi, mais un symptôme qui résulte d’atteinte au cervelet).

Les sympthomes de la maladie coeliaque chez l’enfant

La maladie cœliaque était auparavant considérée comme une maladie de l’enfance, avec de nombreux symptômes comme la diarrhée et un grand manque de sommeil. Par ailleurs, cette maladie peut engendrer chez l’enfant un ralentissement de croissance en poids et en taille, des selles anormales, une distension abdominale, une fonte musculaire, un manque d’appétit et des effets négatifs sur l’état psychique de l’enfant. L’enfant peut être en effet triste, fatigué avec le ventre très souvent ballonné, un retard de l’apparition de la puberté, une anomalie des émails dentaires ou encore des douleurs articulaires. 

Cependant, Horberg L, et al (2003) estime qu’il existe une petite proportion des personnes atteintes de la MC qui démontre des symptômes de diarrhée ou de perte de poids. En effet, il parle notamment de symptômes psychologiques mais également de symptômes encore très vagues, qui seraient davantage représentatifs de la maladie. D’après lui, la maladie cœliaque est plus régulièrement diagnostiquée autour de l’âge de 50 ans.

Les sympthomes de la maladie coeliaque à l’âge adulte 

 Chez l’adulte, les symptômes sont habituellement « des ballonnements, des épisodes diarrhée – constipation et un amaigrissement inquiétant ». Par ailleurs, les femmes peuvent encourir « des irrégularités menstruelles ou encore des fausses couches à répétition ». (AFDIAG).

Aujourd’hui, la MC peut être diagnostiquée à n’importe quel moment de la vie : à l’enfance, l’adolescence ou chez l’adulte. 

Les tests pour diagnostiquer la maladie coeliaque 

Dans le temps, ce qui permettait de savoir si les personnes étaient atteintes de maladie cœliaque était de voir si l’arrêt du gluten dans l’alimentation réduisait les douleurs.

Aujourd’hui, de nouveaux tests permettent de pouvoir diagnostiquer de manière sure si une personne est atteinte ou non de la maladie cœliaque.

La première implique un simple test sanguin qui va regarder les anticorps. Il doit tester les anticorps anti-endomysiens (IgA EMA) et/ou les anticorps anti-transglutanminase tissulaire (IgA-tTG).  Il est important de noter que de tester l’un des deux anticorps (IgA EMA ou IgA-tTG) donne une réponse précise à 95%. Cependant, il peut y avoir de « faux résultats négatifs » à près de 20%. C’est pourquoi tester les deux anticorps est important (donnant une réponse précise à 99%). Si le niveau de IgA est bas, il est recommandé d’aller faire une biopsie pour confirmer le diagnostic. Cette biopsie faite sur la partie haute de l’intestin grêle donnera un niveau de référence des dommages intestinaux qui seront comparés à d’autres biopsies. 

Par ailleurs, il est également intéressant d’aller regarder le HL – D2 et/ou DQ8. Quand le gluten entre dans le système digestif, les protéines de prolamines ne sont pas complètement hydrolysées par les protéases ce qui entraine l’émergence de peptides de gluten. Afin de mieux comprendre ce principe, le Docteur Palazzo, gastro-entérologue de Marseille explique que : les protéases sont des enzymes de digestion. Quand un patient sans maladie cœliaque ingurgite du gluten, ses protéases vont venir tuer les protéines de prolamines (de gluten) pour permettre la digestion.  Cependant, une personne atteinte de la maladie cœliaque possède des protéases (spécifique au gluten), très faibles. Alors les protéines ne seront pas tuées et les peptides (pleins de peptides font une protéine) de gluten émergent davantage. Les personnes atteintes de la maladie cœliaque ont principalement des isoformes DQ2 ou DQ8 qui déterminent la capacité aux protéases de détruire des protéines. On parle alors à 95% des cas, d’haplotype (groupe d’allèles dans un même chromosome) à deux gènes chez les cœliaques : HLA-DQ2 appelé aussi DQ2.5. Si le HLA – DQ2 est positif, il est également important d’aller faire une biopsie.  

Au cours de la biopsie chez une personne non cœliaque, l’infiltrat cellulaire (amas de cellule dans un organe) est peu abondant et est composé principalement de plasmocytes, de lymphocytes et de macrophages. Alors que chez un malade cœliaque, ce même infiltrat possède un nombre accru de lymphocytes et de macrophages, avec une hyperplasie de la crypte et aucune villosité identifiable vue au microscope optique dans la muqueuse.

Sensibilité au gluten non cœliaque (SGNC), intolérance au gluten

Majoritairement, les cas de SGNC décrivent des antécédents de longue date et non résolus de douleurs abdominales, de ballonnements, de changement des habitudes intestinales et de fatigue. Pourtant ces derniers n’ont pas été diagnostiqués cœliaques. 

En effet, grâce aux nouveaux tests qui ont été créés pour savoir s’il y a ou non MC, les cliniciens ont décidé de faire passer ces examens à toute personne qui indiquait avoir des symptômes similaires à la MC. Pourtant, pour certains d’entre eux, les biopsies n’indiquent aucun cas de MC. C’est ainsi qu’une nouvelle forme de typologie est apparue : les sensibles au gluten non cœliaques (SGNC).

Les symptômes entre cœliaque et l’intolérance au gluten sont plus ou moins similaires. D’après une étude de Khamsi R. réalisée en 2014, les SGNC sont plus sujets à avoir des maux de tête, sans réellement souffrir de problème digestif. 

Pourtant, Jackson, J.et al (2014), dénoncent le fait que les SGNC souffrent eux aussi de carences nutritionnelles, d’une auto-immunité coexistant et d’une densité minérale osseuse réduite par rapport à la population générale. Par ailleurs, il été démontré que le gluten provoque la dépression, ou encore de l’autisme chez les SGNC. (Étude réalisée par Jackson, J. ; Eaton, W. et al, 2014).

La plupart des cas, les douleurs et les symptômes se révèlent quelques heures après avoir ingurgité du gluten chez les SGNC. Ce trouble digestif est généralement diagnostiqué à l’âge adulte plutôt qu’enfant. 

Il y a encore à ce jour, de grandes difficultés à diagnostiquer et à gérer les SGNC. 

L’allergie au blé, l’ataxie au gluten et la dermatite herpétiforme (DH)

Il est important de ne pas confondre la maladie cœliaque à l’allergie au blé. En effet, le mécanisme immunitaire est bien différent de ce qu’il se passe pour une maladie vs. une allergie. Cette dernière se manifeste par des Œdèmes de Quincke, des éruptions cutanées ou encore des chocs anaphylactiques.  Quand il y a une allergie, il est possible de remarquer une manifestation à méditation IgE, qui est généralement associée aux allergènes des protéines de blé. En d’autres termes, la farine de blé déclenche une allergie alimentaire à « méditation IgE » qui figure parmi les huit principales allergies alimentaires (Étude réalisée par Patel, B.Y. et al, 2015).

Concernant la dermatite herpétiforme (DH), « une maladie auto-immune rare consiste en une atteinte cutanée sous forme de lésions irritantes qui altèrent la qualité de vie. ». Plus fréquente chez les hommes que les chez les femmes, cette maladie est diagnostiquée par prélèvement de peau. On pourrait croire qu’il n’y pas de lien avec la maladie cœliaque, mais lorsqu’on regarde le ventre des patients, il y a, tout comme les MC, une atrophie villositaire intestinale.

Recherches réalisées au cours de mon mémoire de fin d’études en juillet 2020. 
Chloé